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presentation de l'histoire et du film

Publié le jeudi 16 janvier 2014 11:07 - Mis à jour le mercredi 19 février 2014 09:38

Note d’intention,

 

Le film « Guadalquivir » est librement adapté du roman éponyme de Stéphane Servant.

Le roman a servi de ligne directrice au travail d’adaptation en ce sens que le film comme le livre se propose d’illustrer la thématique de la mémoire.

La mémoire, élément constituant fondamental de tout individu, est ici mise à mal pas seulement par la maladie mais aussi par l’aveuglement et l’oubli.

Nous sommes en 1985, les deux personnages principaux, Croco et Pépita, naviguent dans ces eaux troubles de l’oubli, leur quête, ou plutôt celle de Pépita va les ramener sur les rives du Guadalquivir dans une forme de retour aux sources salutaire et bénéfique.

 

Grand-mère malade, atteinte d’Alzheimer, Pépita trouve les ressources nécessaires pour un dernier voyage initiatique vers ses origines, voyage qu’elle offre à Croco, son petit-fils.

Tout au long d’un chemin, chaotique et insolite, Croco renoue peu à peu avec des valeurs humanistes que sa grand-mère, sans en avoir l’air, lui transmet en guise d’héritage.

Dans ce film le parti a été pris de traiter la maladie sous l’angle humoristique, une façon de dédramatiser la fin de vie, de lui rendre une certaine noblesse, une manière également de faciliter les rapports entre la grand-mère et le petit-fils.

 

L’histoire de Croco c’est l’histoire d’un jeune enfermé dans un carcan idéologique généré par les codes de la guérilla urbaine. C’est un espace où la pensée se prive de liberté, où la différence est propice à l’expression de la haine.

La fuite va agir comme un détonateur, la nature comme un terrain révélateur.

 

Le film suit donc cette trajectoire, il débute dans la nuit, urbaine et violente, et se réveille au petit matin dans les grands espaces de l’Espagne désertique.

 

« Guadalquivir » est donc un road movie où des personnages en fuite partent à la conquête d’une mémoire oubliée au sud de l’Espagne.

 

La caméra et la mise en scène vont épouser cette dialectique, à savoir l’influence de l’environnement sur le comportement.

Le film débute dans une cité, une cave, un squat…il se prolonge sur les routes, au bord d’un lac et se termine au bord du fleuve, le Guadalquivir.

 

Mais c’est aussi un western car les personnages se battent pour conquérir cette liberté soudaine, ils se comportent comme des chercheurs d’or, obnubilés par leur quête, exprimée ici par les mots de Federico Garcia Lorca que Pépita fait resurgir de sa mémoire.

 

Cette référence au western va se traduire dans le choix des cadres et de la lumière, dans la mise en espace des personnages, dans les jeux de regards et l’alternance subtile entre les silences et les dialogues.

 

La bande-son du film va elle-aussi jouer son rôle en accompagnant Croco dans sa prise de conscience ; elle sera un carrefour des langues, l’espagnol, le français et l’arabe vont cohabiter tout au long de l’histoire en version originale. 

 

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